48° 51' N 2° 22' O, 2015
Video, 13' 05''
Elaborée avec Marylène Negro,Valerie Jouve, Hugue Reip et Stéphanie Nava.
“Mes 20 m² se sont fracturés... Je n’arrive plus à les rassembler et c’est merveilleux ! En contemplant le ciel à travers la fenêtre, j’arrive à faire un saut sur la lune pour habiter ses reliefs. J’ai l’impression de pouvoir l’attraper pour la balancer telle une bille sur mon corps vertigineux. Les murs se sont écartés et des chemins de fer se sont déployés dans les airs. Pendant tout ce temps, je regardais cette forêt qui venait interrompre la topographie fluide de mon désert lointain. Puis, je sentais toute l’étendue se tortiller autour de moi… Je tombais dans un puits profond, sans fin… Plus je tombais, plus l’obscurité s’estompait. J’étais entrain de voler à travers des étoiles scintillantes qui me chatouillaient le corps. Ma chute n’a jamais pris fin… Je me souviens de chaque son, de chaque couleur, de chaque forme et de chaque trait… J’ai continué à marcher dans ces flaques humides qui m’ont bercé. L’air était blanc, lumineux, enveloppé par un ivoire sombre tel un embryon taxidermisé. J’ai escaladé ces montagnes vertigineuses percées par un flux de quais souterrains. Moi… J’étais au bout de ceux-ci, contemplant la couleur changeante de la pression atmosphérique… J’ai emprunté un long couloir sinueux relié à des géodes brillantes enveloppées de zinc. Puis, j’ai monté une spirale de marches infinies pour me retrouver sur le même pont que ma ville intérieure. Tout est connecté. Tous ces espaces sont reliés”
48° 51' N 2° 22' O, 2015
Video, 13' 05''
Elaborée avec Marylène Negro,Valerie Jouve, Hugue Reip et Stéphanie Nava.
“Mes 20 m² se sont fracturés... Je n’arrive plus à les rassembler et c’est merveilleux ! En contemplant le ciel à travers la fenêtre, j’arrive à faire un saut sur la lune pour habiter ses reliefs. J’ai l’impression de pouvoir l’attraper pour la balancer telle une bille sur mon corps vertigineux. Les murs se sont écartés et des chemins de fer se sont déployés dans les airs. Pendant tout ce temps, je regardais cette forêt qui venait interrompre la topographie fluide de mon désert lointain. Puis, je sentais toute l’étendue se tortiller autour de moi… Je tombais dans un puits profond, sans fin… Plus je tombais, plus l’obscurité s’estompait. J’étais entrain de voler à travers des étoiles scintillantes qui me chatouillaient le corps. Ma chute n’a jamais pris fin… Je me souviens de chaque son, de chaque couleur, de chaque forme et de chaque trait… J’ai continué à marcher dans ces flaques humides qui m’ont bercé. L’air était blanc, lumineux, enveloppé par un ivoire sombre tel un embryon taxidermisé. J’ai escaladé ces montagnes vertigineuses percées par un flux de quais souterrains. Moi… J’étais au bout de ceux-ci, contemplant la couleur changeante de la pression atmosphérique… J’ai emprunté un long couloir sinueux relié à des géodes brillantes enveloppées de zinc. Puis, j’ai monté une spirale de marches infinies pour me retrouver sur le même pont que ma ville intérieure. Tout est connecté. Tous ces espaces sont reliés”
SU ASTI, 2016
Concrete, ceramic, wood
24 x 20 x 40 CM
Black ink on grey paper
75 x 106 CM
SU ASTI, 2016
Concrete, ceramic, wood
24 x 20 x 40 CM
Black ink on grey paper
75 x 106 CM
DRIP DROP THE RAIN , 2021
Exposition I Commissariat Claire Luna, Cité Internationale des Arts de Paris
Drip Drop The Rain est un projet spécialement pensé pour la Petite Galerie par Chedly Atallah (Tunis, 1991) dans le cadre de sa résidence à la Cité internationale des arts.
Grâce à un ensemble d’œuvres picturales, sculpturales et vidéo l’artiste fait sourdre les fragments d’une mémoire souvent effacée par le déluge et par le prisme métaphorique d’un regard empêché. Ses eaux tantôt troubles et couvrantes, tantôt révélatrices, voire purificatrices, évoluent dans un ressac incessant et révèlent les retors des souvenirs. Ici, celui de l’arrestation et de l’emprisonnement de son grand-père à Montauzan en Tunisie.
Cet événement traumatique revient chaque année, à la même date, dans les carnets de ce poète tunisien. Un militant des plus dévoués pour la cause de son pays pendant cette longue lutte contre la colonisation. La matière de Chedly Atallah provient d’un dialogue incessant avec son grand-père grâce à ces carnets qu’il a tenus sans trêve, pendant plus de cinquante ans, jusqu’à ce qu’il perde progressivement la vue. Une source intarissable qui nourrit l’artiste d’une certaine lecture, non seulement de son histoire personnelle mais aussi d’une histoire collective des pays arabes.
Parce que la pluie ravage, elle dépouille de leurs souvenirs tous ceux qui la traversent. Elle permet aussi de creuser profondément dans les strates de l’histoire : quand elle a trop bu, la terre refoule les mémoires en éructant. Si ce bruit fait écho aux clapotis du titre Drip Drop The Rain, il dit aussi cette boucle de l’enfouissement, qui sonne comme une double ritournelle. Celle légère et joyeuse de la chanson pour enfants qui s’accorde singulièrement avec le vers grave et entêtant du Chant de la pluie, poème de Badr Shakir Al-Sayyab. La friction donne le ton.
Cette exposition de Chedly Atallah (Tunisie, lauréat du programme « Fondation Daniel et Nina Carasso & Cité internationale des arts ») est présentée sous le commissariat de Claire Luna (France, lauréate du programme « Cité internationale des arts & Centre national des arts plastiques »). Elle s’inscrit dans un cycle de trois expositions et plusieurs événements proposés par Claire Luna : La rencontre des eaux.
Claire Luna